Par Daniel Lapointe

La philanthropie en vedette à La Presse +

La Presse + a publié le 15 novembre 2015 un portfolio spécial consacré à la philanthropie. Le dossier comporte de l’information pertinente sur plusieurs facettes de la philanthropie au Québec et ailleurs. On y présente certaines données statistiques sur le comportement philanthropique des Québécois de même que les grandes tendances qui émergent présentement au sein des organismes de bienfaisance.

Le dossier est bien monté et trace un portrait généralement fidèle de l’état de la philanthropie. Les gens qui, comme moi, valorisent la professionnalisation du secteur philanthropique ont été toutefois déçus en lisant certains passages du dossier.

Par exemple, un article explique que Maud Doualan, qui a choisi de quitter le domaine des assurances pour embrasser une carrière en philanthropie, a dû composer avec une baisse de salaire en acceptant le poste de coordonnatrice de la campagne pour la cathédrale Christ Church. Il est dommage que madame Doualan soit obligée de faire ce genre de sacrifices personnels pour consacrer son talent et son énergie à un projet visant le bien-être de la collectivité. Il est encore plus dommage qu’aux yeux de plusieurs, c’est dans l’ordre des choses qu’il en soit ainsi.

L’autre exemple qui m’a attristé se trouve dans l’article portant sur la fondation One Drop. Madame France Chrétien Desmarais, vice-présidente du conseil de la fondation One Drop, insiste pour souligner que c’est à titre pro bono que la firme de conseillers McKinsey a accepté d’accompagner la fondation dans un exercice de planification stratégique. Tant mieux si la fondation a réussi à obtenir cette gratuité, mais aurait-il été si tragique de payer pour un service semblable? Pourquoi est-ce gênant pour un organisme de bienfaisance de dire qu’il a retenu et payé les services d’experts pour l’aider dans ses efforts visant à mieux accomplir sa mission?

Pourquoi est-il encore généralement admis que c’est correct de sous-payer les employés du secteur caritatif et que les organismes de bienfaisance doivent se contenter de gratuités lorsqu’ils ont besoin d’expertises par ailleurs essentielles pour faire un bon travail?

Daniel Lapointe
18 novembre 2015