Par Daniel Lapointe

La culture philanthropique au Québec

La culture philanthropique se porte-t-elle bien au Québec? Cette question est à l’ordre du jour depuis longtemps.

L’Institut Mallet, affilié à l’Université Laval et dont la mission vise l’avancement de la culture philanthropique, se pose cette question depuis sa création en 2011. Je suis régulièrement invité à me prononcer à ce sujet dans des forums, colloques et autres événements semblables.

Le Sommet québécois sur l’investissement chez les fonds de dotation, les fondations et les OSBL m’a d’ailleurs invité à prononcer la conférence d’ouverture sur ce thème au mois de novembre 2015.

J’ai expliqué alors qu’il n’existe pas de consensus sur la définition à donner au concept de culture philanthropique mais que certains indicateurs nous permettent néanmoins de le cerner.

Le don médian en 2013 était de 280$ au Canada, mais seulement de 130$ au Québec. Ces données proviennent des déclarations d’impôt de 25 482 640 Canadiens. Selon certains observateurs, ces données ne traduisent pas la réalité car les Québécois ne seraient pas aussi enclins que les autres Canadiens à réclamer l’allègement fiscal auquel ils ont droit. Ce qui suit montre que cette affirmation n’explique pas l’écart.

Selon un sondage de Statistique Canada réalisé en 2010, le don moyen au Canada se situe à 446$, comparativement à 208$ au Québec. Peu importe la façon de calculer, les dons au Québec n’atteignent pas la moitié de ceux des Canadiens.

La culture philanthropique s’exprime aussi par le bénévolat. Hélas! Le taux de bénévolat calculé en 2013 par Statistique Canada n’atteint que 32% au Québec, comparativement à 44% pour le Canada.

Devons-nous en déduire que les Québécois sont plus insensibles aux besoins de ceux et celles à qui les organismes de bienfaisance offrent leur soutien et leurs services? Pas du tout! Comment alors pouvons-nous expliquer ces écarts et que pouvons-nous faire pour les réduire? Les écarts s’expliquent et peuvent s’amenuiser. Je suis plutôt optimiste quant à l’avenir. Nous y reviendrons.

Daniel Lapointe

22 janvier 2016